PETITE HISTOIRE N°27

 
Crédit photo de la bête : James Wainscoat sur Unsplash

Crédit photo de la bête : James Wainscoat sur Unsplash

 
 

Quelle joie et quel bonheur de voir une guêpe pénétrer ce matin dans la salle de bain dès la lumière allumée !
Il est quatre heures trente, je ne suis pas bien réveillée, l'accueil de cette journée de départ en vacances laisse un peu à désirer, hein ?
La guêpe reçoit un coup de chausson sévère qui ne lui laisse aucune chance et heureusement, ne réveille pas Jeanne qui dort.
Line s’est levée pour nous dire au revoir, elle atterrit dans mes bras pour un câlin.

Laurent est parti atteler la caravane, je m'habille rapidement, ma fille et moi descendons préparer le petit déjeuner.
Lorsque je pénètre dans la cuisine et appuie sur l'interrupteur, par la fenêtre laissée ouverte pour rafraîchir la maison, nous voyons arriver deux copines du cadavre qui gît maintenant dans la poubelle de la salle de bain.
Elles viennent se venger !
Mais là, ce n'est pas la bonne heure, désolée mesdames, je ne suis pas d'humeur !
Je les trucide en imagination, mais Line et moi décidons cependant de rester magnanimes, j'ai déjà commis un meurtre depuis dix minutes que je suis levée.
Soyons raisonnables.

J'éteins la lumière en espérant qu'elles ressortiront comme elles sont entrées, le café attendra cinq minutes.
Profitons-en pour faire un petit tour dans le salon et voir si je n’ai rien oublié.
Il fait nuit noire, j’allume le plafonnier, puis, suivie de ma fille, furète à droite et à gauche avant de m’avancer vers la salle à manger.
Un bourdonnement suspect nous invite à lever les yeux vers le plafond.
Là…
Ce sont au moins cinquante guêpes qui grouillent entre les poutres !

Line disparaît subitement dans sa veste de pyjama, seuls ses yeux écarquillés apparaissent par l’encolure dont elle s’est recouvert la tête. De la seule main qu’elle accepte d’exposer au danger, elle tient fermement serrée la bande de boutonnage sur son nez.

Le chausson ne suffira pas.
Une seule solution, Laurent !
Viiiiiiiite !
Nous éteignons la lumière et courons au sous-sol alerter mon héros et le plus fort des papas !
Qui affronte courageusement une vingtaine de guêpes dans le garage.
Il branche un halogène à l’extérieur de la maison et coupe toutes les lumières du sous-sol.
Les guêpes sortent vers le lampadaire.
Sauvés !

Mais non !
Le plafond du coin repas exerce apparemment un attrait irrésistible sur ces sales bêtes.
Notre héros saisit l’aspirateur et part à l’attaque.
Dont il sort vainqueur quelques instants plus tard, après avoir aspiré aussi une bonne dose d’insecticide.
Salon, coin repas, cuisine, mon bureau, toutes les guêpes y sont passées.
Au lever du jour, nous pouvons rouvrir les fenêtres et nous rafraîchir.

De façon évidente, le nid que nous croyions détruit deux semaines auparavant ne l’est pas.
Hors de question de partir en laissant les enfants et le chien exposés à ces saletés.

Jeanne vient de se lever pour aller travailler.
« Maman ?! Pourquoi vous n’êtes pas partis ?! »
Je lui raconte et vois ses yeux s’écarquiller.
Son café est prêt.
Il est 7h54.
Les poules du voisin caquettent.
J’attends six minutes pour appeler l’exterminateur !